jeudi 27 juillet 2006

la laideur se vend mal

la laideur
se vend mal
Raymond Loewy

« Puisse le Très-Haut ouvrir enfin les yeux des Américains, mes compatriotes, afin qu’ils cessent de mettre de la mayonnaise sur des poires fraîches. Amen. »

Un petit extrait qui donne le ton de ce livre de Raymond Loewy, au cas où vous n’auriez pas déjà accroché avec le titre incisif dont je ne me lasse pas, c’est devenu un leitmotiv, eh oui, la laideur se vend mal.
Une entrée en matière plutôt négative mais ce fait est énoncé comme un constat et c’est ce constat qui est d’ores et déjà encourageant.

Raymond Loewy est français, il quitte la France pour les Etats-Unis au lendemain de guerre de 14. Le petit Raymond est curieux, ambitieux et il a de la suite dans les idées. Fasciné par la pleine expansion des modes de production américains, il s’étonne toutefois de la laideur des produits manufacturés en série. Les produits sont de qualité et en quantité mais laids. Le but des constructeurs se limite pour l’instant à ce que « ça marche ». Mais Raymond, lui, pense pouvoir améliorer l’esthétique générale de la machine tout en réduisant son coût de production et en la perfectionnant. Et avec lui, naît le métier d’esthéticien industriel.

Il regrette le manque d’imagination des fabricants. Ses idées arrivent à point nommé à l’heure où la saturation est proche. La concurrence guette alors le marché américain et Loewy compte bien y ajouter son grain de sel.
On le suit à travers des exemples concrets. Il repense aussi bien une glacière électrique comme le design des paquets de Lucky Strike. La diversité des objets sur lesquels il travaille est sans limite, son bon sens envahit les foyers américains. L’étendue des domaines sur lesquels il intervient est très large car il reste en dehors de toute entreprise, il entretient donc des rapports de conseillers face à ses clients.
Les étapes de son travail sont clairement énoncées, de l’étude du marché, au produit fini en passant par l’esquisse et la maquette. L’organisation rigoureuse dont il fait preuve liée à une extraordinaire volonté qui relève même de l’acharnement rendent compte d’un goût pour le travail bien fait où l’à peu près n’a pas lieu d’être. Loewy devient vite un homme d’affaires et son destin se transforme en success story.

Au débat sur l’harmonie entre la fonction et la forme, il est évidemment partisan de la beauté par la fonction (n’oublions pas que nous sommes dans les années 30-40-50) mais il tient à aller plus loin en énonçant : « la Beauté par la Fonction ET la Simplification ».

Tout est présenté de manière si concrète qu’on apprend réellement de façon très agréable tant le ton du livre est…rebondissant ! Il serait d’ailleurs bien difficile de le classer, est-ce une autobiographie ? un peu, oui, un traité sur le design industriel ? aussi, oui, mais c’est également une étude sociologique sur les drôles de mœurs de nos amis les Américains, un bon cours sur les techniques de ventes et vous pourrez également y retrouver les quelques recettes de cuisine préférées de monsieur Raymond Loewy ainsi qu’un petit recueil d’histoires drôles. Si, si.
Le tout agrémenté de reproductions photographiques évidemment, puis de croquis de l’auteur himself et chose que j’ai apprécié tant j’ai trouvé cela inhabituel, un mini-cours de typographie à chaque chapitre.
Loewy a marqué son temps en contribuant pour une large part à la conception de produits manufacturés outre-atlantique, mais il reste encore d’actualité tant ses idées découlent du bon sens.



3 commentaires:

georges a dit…

raymond est un con, je suis desolé

Anonyme a dit…
Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.
Anonyme a dit…

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