dimanche 4 mars 2007

Soulages au Nouveau Musée Fabre

Soulages au Nouveau Musée Fabre
à Montpellier

Je suis entrée dans l’un des plus beaux musées d’Europe. (spéciale dédicace à MC Georges Frêche, ouais gros)


Après 4 ans de fermeture pour cause de travaux de rénovation, le Musée Fabre de Montpellier rouvre ses portes. Majoritairement peinture et un peu sculpture, les œuvres présentées vont de la Renaissance à nos jours. L’exposition permanente s’organise autour de moments forts dus aux diverses donations ; il y a bien sûr une importante collection de peinture de Fabre lui-même, une salle Cabanel, de nombreux portraits d’Alfred Bruyas par Courbet et ses confrères (donation Bruyas) et un nombre important de peintures de Soulages, ce dernier étant très attaché à la ville de Montpellier. Si l’on s’attache à une présentation chronologique, on peut regretter de nombreux absents mais cette attitude va à l’encontre de l’acceptation de l’identité du Musée Fabre. Le Musée Fabre donc, avec ses partis pris, et non pas un musée de plus qui aurait élu domicile au hasard à Montpellier.

Je ne sais pas vraiment comment on a réussi à se perdre dans le musée. Enfin à se perdre, non, mais à perdre le fil chronologique. C’est souvent le cas quand on a une distribution des pièces qui offre trop de choix à la poursuite de la visite. Des pièces en enfilades s’ouvrent sur le couloir, mais il y a aussi des demi-niveaux « on l’a déjà faite cette salle-là ? ».

Bref, avec quand même quelques repères en tête (les Soulages, c’est en haut), j’emprunte un petit escalier coincé entre le mur surface de verre et un autre mur. Arrivée en haut, je contourne le mur et l’espace aéré de la pièce se donne à voir.
Ca y est, les Soulages. Grands, très très grands. J’ai l’impression qu’avec mon petit escalier, je n’ai pas été bien préparée à les voir. Un petit banc, je m’assieds. Ce que j’attendais, ce que je voulais ressentir devant ces Soulages, c’est là mais c’est tellement loin, je l’aperçois seulement sans vraiment pouvoir l’atteindre. Je me concentre mais l’émotion ne me semble être qu’un résidu de ce que j’ai déjà pu éprouver devant un Soulages. Et ceux-ci sont tellement grands. Pas vraiment de fluidité, ni d’hypnose. Ma rencontre est manquée. Parcours à l’envers.




On quitte la salle pour retrouver d’autres Soulages, plus petits, et d’autres encore. 32 Soulages au Musée Fabre. Dans les derniers, il me semble que l’émotion se rapproche et non pas parce que j’ai déjà pu voir d’autres Soulages mais parce que leur format est plus accessible. Je sais me placer devant eux, la salle n’a pas de dimensions démesurées, les tableaux sont à échelle humaine.

Si je savais déjà que la perception d’une œuvre dépendait énormément de sa présentation, j’étais moins consciente du parcours qui pouvait nous amener à percevoir une œuvre. Le parcours à l’envers que j’ai fait m’a fait manquer ma rencontre avec les grands Soulages, je n’étais pas préparée à cet espace qui s’est livré à moi sans suspense de but en blanc. Les grands Soulages, c’était trop. Je m’imagine faire le parcours à l’endroit et l’évolution fluide qui m’amènerait à cette dernière et grande salle, et là, émerveillement de l’espace, des œuvres. La prochaine fois.
Puis redescendre donc par l’escalier principal.