dimanche 18 juin 2006

Designers' days

Designers' days
du 8 au 11 Juin 2006
Vous l’avez loupé, et je vous en parle trop tard, oui, la vie est dure, préparez-vous à être jaloux. Mais au moins, peut-être que vous penserez à y faire un tour l’an prochain, ce sera encore mieux je pense. Je veux parler des designers’ days.Les designers’ days ? Mais qu’est-ce ?

Les designers' days, c’est encore une de ces manifestations pseudo-artistico-culturello-designo qui pullulent aux mois de mai-juin, on a aussi le fooding dans un autre genre (le 25 juin à Saint-Paul). Bref, j’ai l’air méchante comme ça, mais les designers' days, c’est bien. En gros, tous les magasins de design (attention magasins et pas galeries, le statut est différent bien que les magasins de design tendent très fortement vers les galeries dans leur présentation, mais vous m’avez comprise) parenthèse trop longue, je reprends, presque tous les magasins de design de Paris y participent. Le thème imposé cette année était : voyage…
Partant de cela chaque magasin fait appel à un scénographe et/ou designer pour repenser l’agencement de l’espace intérieur, la mise en valeur de certaines pièces du mobilier plus en rapport avec le thème imposé, et pourquoi pas produire certains meubles pour l’occasion.

Certains s’en sortent mieux que d’autres, je pense par exemple à Cassina, l’éditeur à l’angle de boulevard Saint-Germain et de la rue du Bac, qui a transformé son canapé aspen (Jean-Marie Massaud) en aile d’avion, résultat : 3 paires de canapé, 3 chaises, des petites lumières qui clignotent font 3 avions disposés de telle manière dans la boutique qu’ils reproduisent l’enchaînement des positions de l’avion à l’atterissage. Une sorte de décomposition cinétique du mouvement. C’est très simple et efficace. Dans le registre des déceptions, Kartell, avec ces sièges recouverts d’un tissu pseudo-indien, oui, le thème c’était le voyage, bon.

Certaines boutiques ne semblent avoir participé à la manifestation que pour attirer un peu plus de monde grâce au panneau rose fluo designers' days planté devant leur entrée. Il y a ces boutiques-là et il y a Ligne Roset. On reste dans le coin, toujours rue du Bac, eh oui, quand on regarde le plan, c’est indéniable, il fallait être rive gauche.


Ligne Roset, scénographie signé Alban Gilles et pour l’occasion il a créé un fauteuil. Les vitrines à l’extérieur le présentent en lévitation. On entre et au rez-de-chaussée, encore un de ces trucs qui fait de la fumée, très, très utilisé cette année la fumée. Mais le mieux, après avoir essayer tous les fauteuils et canapés à chaque étage, c’est de monter au dernier. Au 3ème, vous êtes en première classe dans un avion. Vous arrivez pouilleux, oui, il fait chaud, mais l’air est conditionné, la lumière est bleue, une hôtesse vous souhaite la bienvenue, vous invite à vous asseoir et vous sert un rafraîchissement. Trop bien. Il y a même le marquage lumineux au sol. Tout le monde apprécie.

Après ce petit instant de calme, vous gargouillez, vous avez faim, il faut manger. Là encore, designers’ days arrive à la rescousse. Now on the road, le camion design à vivre abrite une installation, enfin, un truc quoi, du design culinaire de Marc Bretillot. Apparemment, le camion se serait déplacé un peu partout dans Paris durant les quatre jours de la manifestation. C’est une expérience culinaire, elle dure une demi-heure, réservée à 8 convives. 4 personnes s’installent debout, de chaque côté d’un mince tapis-roulant rouge. Vous connaissez le principe, comme dans les sushi bar, la nourriture défile, on se sert. Mais là, le menu, l’ordre est pensé par le designer. Le tapis roule sur lui-même et chaque déchet tombe dans la poubelle située à son extrémité.

Huit verres arrivent, chacun contenant un baba au rhum sur lequel se déverse petit à petit une infusion à l’hibiscus, suivent huit paires de baguettes pour se saisir du baba au rhum, l’infusion avalée. Mais il faut que ça infuse, on laisse tout ça de côté pour le moment. Sur une feuille de chou, du caramel mou au beurre-salé enrobe une olive noire confite. Un morceau de cantal troué, sur lequel on est venu apposer une bulle de gelée de vin jaune, on s’en sert comme d’une loupe pour lire la petite phrase imprimée sur une lamelle de rhodoïd, c’est poétique évidemment, la loupe marche et en plus c’est bon. Une émulsion grise de coquillages sur une cuillère noire, du brochet noir. Des gâteaux, café et citron safran. Un petit verre en plastique est renversé (c’est fait exprès) s’en dégorge une coulée de chocolat au poivre (je ne l’ai pas senti). Voilà, c’est allé super vite, il y a des choses meilleures que d’autres, vous l’avez compris. L’infusion, le baba et hop.

Mais quelle idée ! Marc Bretillot est professeur à l’ensad de Reims dans une nouvelle section qui fait beaucoup parler d’elle depuis quelques années : le design culinaire. Il sera sûrement présent lors du fooding. En attendant le concept plaît. Et tout le monde semble le connaître ce Marc Bretillot, tout d’un coup, il a l’air d’avoir plein d’amis, « Mais, il est pas là Marc ? ». Coup de pot pour ces nouveaux amis, Marc n’est pas là, leur humiliation « non, je ne me souviens pas de toi » est évitée.

Mis à part ça, les designers’ days, c’est plutôt chouette. Je n’ai pas eu l’occasion de voir les boutiques rive droite, trop éparpillées. C’est une de ces manifestations rafraîchissantes où l’on picore, on erre d’une boutique à une autre, notre sac se remplit de catalogues design gratuits. C’est un ensemble de mini-expériences à vivre et c’est nettement plus agréable dans ce cadre-là que dans un grand parc d’expositions, non ?

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Arf, en lisant ton post, je regrete de ne pas avoir eu la curiosité (c'est rare ça) d'entrer dans ces commerces. J'imagine que l'année prochaine j'y ferai plus attention...

Anonyme a dit…

Bravo Claire,
j'avais l'impression d'y être.
Bisous
JFC

Anonyme a dit…

Very best site. Keep working. Will return in the near future.
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Anonyme a dit…
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