Du 7 juillet au 22 octobre 2006
Au Pavillon de l’Arsenal
« modifier l’espace et la matière d’un lieu pour transformer le regard porté sur les choses et transmettre un message »
christine desmoulins, critique d'architecture
" Vitrines gonflables (…) structures en lévitation (…) parcours sonore… "
Quelle intro dans ce communiqué de presse ! J’ai couru voir au Pavillon de l’Arsenal pour expérimenter toutes ces scénographies. 115 pour être précise, oui 115 et toutes réunies au premier étage, celui qui est troué par un puits de lumière. Forcément, je suis déçue parce que je n’ai pas pu rebondir sur les vitrines gonflables comme je l’espérais, non, je les ai vues en photo, ça prenait moins de place. En même temps, connaissant le lieu, à quoi d’autres j’aurais bien pu m’attendre ?
Il y a bien quelques maquettes au sol mais l’accent est mis sur la multiplication de cette trentaine de panneaux lumineux qui rythment verticalement l’espace. La suspension au plafond apporte une respiration et l’espace n’est pas saturé.
Exercice délicat pour Dominique Perrault d’organiser la scénographie d’une exposition de scénographies d’architectes mais superbe mise en abyme !
Des 115 scénographies, 65 sont présentées dans ces caissons lumineux recto verso tandis que les 50 dernières (scénographies exclusivement réalisées au pavillon de l’arsenal par des architectes de 1989 à 2006) défilent en diaporama dans un coin.
La grande majorité des scénographies ont été imaginées pour présenter les travaux de l’architecte scénographe. La scénographie est donc utilisée comme moyen d’immersion dans un univers architectural. Ainsi, Toyo Ito imagine en 2001 des colonnes lumineuses de 11m qui font office de support pour ses maquettes et d’écran pour les projections.
Certaines expositions comme la récente I’ve heard about au couvent des cordeliers par R&SIE (François Roche, Stéphanie Lavaux, Jean Navarro) s’affirment en tant qu’expérimentation, démonstration d’une théorie architecturale plutôt que d’un style en l’occurrence ici, l’architecture fractale.
La encore plus récente Morphosis, ne s’inscrit pas dans l’histoire de cette agence comme une parenthèse dans leur création ou un bilan de leur travail, la scénographie est un projet à part entière.
Il est donc intéressant de voir le dialogue qui se crée entre l’écriture architecturale et sa propre mise en scène. Comment répondre à la difficulté de présenter l’architecture, d’aider le visiteur à se projeter dans une architecture qui ne peut être déplacée pour les besoins d’une exposition sans créer un manque ?
Cependant, bien qu’elle soit majoritaire, la scénographie d’expositions d’architectes n’est pas le seul type d’expositions présenté. Quelques remarquables scénographies pour des museums d’histoire naturelle, très peu dédiée à l’art et ceci n’est pas anodin. La scénographie doit servir le discours du commissaire et non le supplanter ce qui implique un certain nombre de contraintes particulièrement frustrantes pour le scénographe surtout s’il est accessoirement architecte star.
La scénographie doit permettre à l’expo de former un tout et non une collection limitée d’objets, elle doit unifier.
L’éphémère d’une exposition temporaire est une inspiration nouvelle pour l’architecte qui doit créer avec de nouveaux enjeux et de nouvelles contraintes (relation à l’exposition permanente en terme d’image, matériau et forme en terme de transport si l’exposition est itinérante).
L’exposition voyagera à travers l’Europe à partir de fin 2006.
photo provenant du site
6 commentaires:
Plusieurs fois que je repasse sur ce blog et trouve le même article que j'y avais lu. C'est une bonne chose de ne parler que quand on a quelque chose à dire et on ne peut pas dire que ce soit le cas de tous les blogs qui font parler d'eux. Alors que ce soir je relis quelques articles indigents récement postés par quelques confrères me vient une profonde mélancolie. J'ai écrit sur le coup un commentaire à ralonge, me suis contenté de me le poster plutot que faire preuve de trop d'agressivité sur les blogs visés. ( http://lespasperdus.blogspot.com/2006/09/la-maison-rouge-fondation-antoine-de.html )Ai-je raison de réagir comme ça?
Est-ce que je ne dérange pas trop en posant la question ici?
Merci à Claire pour son "bavardage" toujours très intéressant. Je vous propose de découvrir un autre site sur l'art parmi tant d'autres : galeriemc2.com. Allez-y vite faire un tour.
Merci à Claire pour son "bavardage" toujours très intéressant. Je vous propose de découvrir un autre site sur l'art parmi tant d'autres : galeriemc2.com. Allez-y vite faire un tour.
Dominique Perrault ? L'architecte qui a collaboré avec Frédéric Flamand, le directeur du Ballet National de Marseille, pour créer le somptueux ballet "La Cité Radieuse" ?
pop corn: trop paresseuse que je suis pour répondre aux commentaires, j'ai laissé filé le temps depuis le tien. Mais je suis allée voir sur ton blog et je suis d'accord sur le fond avec ce que tu y critiques. Cependant, étant donné le peu de temps que j'ai à consacrer à ce blog, la question ne se pose pas vraiment pour moi: je n'écris que si vraiment quelque chose m'a interpelé et nul besoin de redire ce que j'aurai déjà lu dans d'autres articles et autres communiqués de presse. Ce blog à une visée purement égoïste, je veux mettre à plat mes idées et le fait d'être lue n'est que stimulation, le retour que je peux avoir grâce aux commentaires me permet d'approfondir ma propre réflexion.
Je ne cherche pas à tracer un paysage exhaustif des expositions parisiennes, je ne prétends pas être une critique d'art et c'est bien mieux comme ça.
C'est si facile d'écrire sur un blog...
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